Première historique en Belgique : la mythique mouette de Ross nous rend visite depuis l’Arctique
En quelques semaines, la mouette de Ross est devenue la vedette de la Côte belge. Elle déchaîne les passions de ses fans qui bravent le vent et le froid pour cristalliser sa beauté si rare. Une mouette de Ross (Rhodostethia rosea), appelée aussi “mouette rosée”, fait complètement chavirer le cœur des promeneurs, des photographes animaliers, des ornithologues. L’oiseau juvénile séjourne depuis quelques semaines entre Dunkerque et Nieuport. Or, ce petit laridé, qui vit normalement dans le Haut Arctique (Sibérie, Groenland, Alaska), n’avait jusqu’ici jamais été observé en Belgique.
L’histoire de son incroyable arrivée
Le premier décembre, c’est un pêcheur de Nieuport qui alerte un photographe de la présence d’une mouette à longue queue qui faisait d’étranges allers-retours le long de l’estacade. Après l’avoir observée jusqu’à la tombée de la nuit, c’est une fois chez lui que le photographe identifie l’espèce et se rend compte de son extraordinaire découverte. Depuis, la “mouette de l’année” s’est amusée à faire la star du côté de Dunkerque et de Nieuport pour le plus grand bonheur de plusieurs centaines de photographes amateurs et professionnels. Une autre mouette de Ross a également été remarquée dans le port de Zeebrugge au mois de décembre. Cette dernière a disparu, alors que sa comparse a élu domicile depuis le 12 décembre à Nieuport.
Une visite accidentelle due probablement à des tempêtes
En hiver, la mouette de Ross migre habituellement vers le détroit de Béring situé entre la Russie et l’Alaska. Si elle a déjà été observée en Europe occidentale, ce fut extrêmement rare et totalement de manière accidentelle. Si sa présence dans nos contrées reste un mystère, différentes hypothèses sont avancées par les experts. De par son très jeune âge (moins d’un an), elle aurait pu se tromper de cap, ou suivre un groupe de mouettes pygmées avec qui elle partage quelques ressemblances.
Vincent Legrand, photographe animalier et ornithologue, attendait cet instant depuis 25 ans. Il pense que ce sont les récentes conditions climatiques qui auraient provoqué la première visite de cette mouette arctique en Belgique : “Il y a eu des intempéries qui ont eu lieu fin du mois de novembre. Il y aurait une sorte de corridor qui aurait touché deux mouettes de Ross. Parce qu’il y a eu un oiseau à Nieuport et un autre à Zeebrugge. Ils sont d’ailleurs arrivés à un jour d’écart. Ils ont certainement emprunté le même chemin, et ont été touchés par les fortes tempêtes du Nord.”
D’une beauté aussi rare que son espèce
A Nieuport, ce jeune phénomène attire les foules et les spécialistes par son esthétique. Durant sa première année, ses longues ailes pointues présentent un motif noir en forme de “W”. Sa queue cunéiforme est typique de l’espèce. Adulte, en plumage nuptial, la Mouette de Ross arbore une délicate teinte rosée.
C’est sans compter sur ses magnifiques yeux qui semblent maquillés de khôl. Vincent Legrand nous livre les secrets de son irrésistible regard : “Avec sa petite taille, elle est vraiment belle. En fait, elle a beaucoup de cils autour des yeux pour la protéger des intempéries et des vents violents. Comme d’autres espèces qui vivent en Arctique, des oiseaux ont des cils protecteurs. Ils servent à les protéger naturellement du froid glacial et donc d’éviter que leurs yeux ne gèlent. C’est une espèce que j’affectionne particulièrement.”
C’est avec aisance et gourmandise qu’elle nous côtoie
Pas du tout timide, cet oiseau mythique se laisse approcher sans trop de difficultés. Inféodé à la banquise, il ne rencontre pas d’humains car son habitat naturel très difficile d’accès rend son observation quasiment impossible. Raison pour laquelle, cette mouette n’a pas peur de notre présence et vient régulièrement prendre sa collation sur la rambarde de l’estacade. Alors que les pêcheurs n’apprécient pas vraiment les mouettes de nature voleuses, nombreux sont ceux qui lui offrent le couvert.
Emblème de la rareté dans le monde animalier, ce volatile est l’un des laridés les moins connus du monde. Ses premiers sites de nidification n’ont été découverts qu’au début du 20e siècle en Sibérie, et de nouvelles zones sont encore découvertes aujourd’hui. Une certitude, la mouette de Ross est attirée par l’odeur alléchante des crevettes de Coxyde et de Nieuport. Pour une première en Belgique, elle profite encore de notre hospitalité avant de reprendre un jour son envol.
La propriété “gite de l’Abri Côtier, sur la côte d’opale, sera l’endroit idéal afin de se loger, dans le cas ou vous voudriez venir l’observer.
nos gîtes, respectueusement nommés :